3. Une femme de principes…
Anna Wintour était une petite fille de la bonne société londonienne, élevée entre un père éditeur de journaux et une mère américaine, fréquentant les « bonnes » écoles et nourrie aux codes de la haute bourgeoisie. À l’âge de 10 ans, elle sèche devant un formulaire de classe à la question du quoi-faire-plus-tard. Son père lui lance : « Rédactrice en chef de Vogue. » Les deux frères et la sœur ont fait de brillantes études, sont journaliste politique, haut fonctionnaire international, responsable d’un programme d’aide aux mal-logés. Que de sens, de grand cœur, en miroir de son métier à elle, caricaturé comme « vain, élitiste ». Elle y met donc le plus de sens possible ; outre la couture, un imaginaire raffiné, des sujets sérieux et une écriture haut de gamme – Joyce Carol Oates ou Donna Tartt, succédant à Truman Capote ou Aldous Huxley. Levée à 5 h 30 chaque matin, Anna W. joue au tennis, se fait maquiller et coiffer, arrive aux bureaux de Vogue, au douzième étage d’une tour à Times Square, au cœur de New York, entre 8 heures et 9 heures, consomme des litres de café de chez Starbucks, décide de tout sans avoir à se justifier, jamais, devant ses subordonnés, ne fait, lorsqu’elle s’y rend, que de courtes apparitions aux cocktails et dîners mondains, puis rentre se coucher avant 23 heures.
Elle a deux enfants, Charlie, 22 ans, et Katherine, dite Bee, 20 ans, s’est séparée de leur père, David Shaffer, pédopsychiatre, et fréquente un milliardaire texan (mais démocrate), Shelby Bryan. Les magazines people se sont amusés de la romance, qui semblait enfin la libérer. Quelques mèches folles, tout au plus, bougèrent du casque d’or.
4. …Mais ultramoderne
Anna Wintour a compris cela de la modernité : pour être célèbre, célébrée et donc crainte, il est une règle d’or – ressembler à sa caricature. Ne pas décevoir ceux qui tremblent rien qu’à l’évocation de votre nom, ceux à qui il suffit de dire : « Vous voulez vraiment que j’en parle à Anna ? » pour que s’évanouissent prétentions, exigences, souhaits. Sa visite à Stefano Pilati (YSL) telle qu’elle est filmée dans The September Issue est un grand moment de froideur postnucléaire. On lui montre la collection à venir, elle reste impassible, demande où sont les robes de soirée, où sont les couleurs. Pilati bafouille, se perd en justifications gênantes, tandis que Wintour ne fait rien pour adoucir l’humiliation. Mais est-ce vraiment de sa faute ? Un peu comme Madonna expliquant que ce n’était pas tant elle, mais le regard des autres sur elle qui avait changé, Anna Wintour n’y peut rien si toutes les femmes, ou presque, et beaucoup d’hommes, meurent d’envie d’obtenir ses faveurs. Et sont prêts, pour cela, à lui lécher les pieds tout en rêvant de lui planter un couteau dans le dos. Être Anna, merci !
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词汇:
londonien,-ne a. 伦敦的
pédopsychiatre n. 儿童精神病科医生
caricature n.漫画,讽刺画
évocation n.f. 回想,回忆
gêner v.t. 太紧