A Mademoiselle
Oui, femme, quoi qu’on puisse dire
Vous avez le fatal pouvoir
De nous jeter par un sourire
Dans l’ivresse ou le désespoir.
Oui, deux mots, le silence même,
Un regard distrait ou moqueur,
Peuvent donner à qui vous aime
Un coup de poignard dans le coeur.
Oui, votre orgueil doit être immense,
Car, grâce a notre lâcheté,
Rien n’égale votre puissance,
Sinon, votre fragilité.
Mais toute puissance sur terre
Meurt quand l’abus en est trop grand,
Et qui sait souffrir et se taire
S’éloigne de vous en pleurant.
Quel que soit le mal qu’il endure,
Son triste sort est le plus beau.
J’aime encore mieux notre torture
Que votre métier de bourreau.
Alfred de Musset
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To girl
Oui, woman, whatever one can say You have the fatal to be able to throw(cast) us by a smile In the drunkenness or the despair. Yes, two words, the silence, An absent-minded or derisive glance, Can look to whom loves you A stab in the heart. Yes, your pride should be immense, Because, grace(favour) has our cowardice, Nothing equals your power, Otherwise, your fragility. But any power on earth(ground) Dies when the abuse is too big there, And who knows how to suffer and keep silent goes away from you by lamenting(crying). Whatever is the evil which it(he) bears, Its(his) sad lot(fate) is the most beautiful. I still prefer our torture That your executioner’s profession. Alfred de Musset